Prise en charge ostéopathie des troubles psychosomatiques


Mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'ostéopathe D.O
Félicitations du jury

1. Introduction

Les troubles psychosomatiques touchent une part importante de la population et restent à l’heure actuelle bien trop méconnus. « C'est psychosomatique ! » cette phrase trop souvent prononcée est régulièrement utilisée par des thérapeutes essayant de justifier la méconnaissance du trouble du patient. Ces mots sont très réducteurs et souvent déstabilisants pour une personne qui ignore de quoi elle souffre. Nombreux sont ceux qui pensent que le patient ira déjà mieux si ses problèmes (leurs origines, leurs mécanismes, leurs physiologies) lui sont expliqués. Ainsi, dans la société actuelle, il est difficile de concevoir que dire à un patient que le problème réside uniquement dans sa tête puisse l'aider.

1.1. Présentation des troubles psychosomatiques

1.1.1 Définitions

1.1.1.1 Le trouble psychosomatique

La médecine psychosomatique (du grec psukhê = l’« âme sensitive » et du grec soma = « corps ») est la médecine relative aux troubles organiques ou fonctionnels occasionnés, favorisés ou aggravés par des facteurs psychiques (émotionnels et affectifs). »

 

Selon Weiss et English « La médecine psychosomatique n'accorde pas moins d'importance que la médecine générale aux facteurs organiques, mais elle en accorde plus aux facteurs psychiques, remettant ainsi en valeur un principe ancien, selon lequel l'esprit et le corps ne sont pas des éléments opposés mais interdépendants »1.

 

Selon A. Bécache, « Pour pouvoir dire qu’une maladie est psychosomatique, il faut ressortir l’existence d’un conflit. On doit pouvoir établir la relation précise qui existe entre la situation conflictuelle du malade et de sa maladie, et cela jusque dans la forme même de cette maladie. On ne peut plus soutenir que toute maladie est organique, mais on ne peut pas dire non plus que les troubles psychiques engendrent les troubles somatiques. En fait, il s’agit de conflits de l’individu, d’abord avec le monde extérieur, puis intra-psychiques. Ces conflits provoquent des manifestations mentales ou des manifestations somatiques, ou de deux sortes en proportion variable. Les psychiatres connaissaient de longue date des cas de balancements psycho-somatiques, où les symptômes des deux séries se succèdent dans le temps, mais sans que l’on soit pour autant en droit d’affirmer que les troubles névrotiques produisent les troubles somatiques »1.

 

En « Biologie totale des Etres Vivants décrite sous forme d’histoires naturelles comparant les 3 règnes : végétal, animal et humain » décrite en 1995 par Claude Sabbah, les maladies sont une solution du cerveau et sont dues à des conflits biologiques et non à des conflits psychologiques2. Le mot « biologique » est entendu au sens de parole dans le corps, en lien avec la physiologie, les circuits biologiques, biochimiques neuro-endocriniens, etc. Dr Hamer découvrit la triade entre le Psyché, le Cerveau et le Corps (entre 1978 et 1983) : il expliqua dans son livre "Summary of the New Medicine" que le cerveau est le centre de commande et la maladie est un programme que le cerveau peut créer selon les circonstances de stress extrême vécu dans la vie de la personne2. Le cerveau peut arrêter ce programme aussitôt que la personne a résolu le conflit sous-jacent la maladie ou le pattern.

 

1.1.1.2.Somatisation 

Le psychanalyste hongrois W. Stekel (1868-1940) est à l'origine du concept de somatisation grâce à ses travaux traduits en 1920 par J. Von Teslaar3.

Selon Kirmayer, les symptômes somatiques sont considérés comme « un indice de la maladie ou d’un trouble, une indication de la psychopathologie, une condensation symbolique du conflit intrapsychique, une expression culturellement codée de détresse (et) un moyen d’exprimer le mécontentement social »4.

Pour Lipowski5 la somatisation serait « une tendance à ressentir et à exprimer des symptômes somatiques dont ne rend pas compte une pathologie organique, à les attribuer à une maladie physique et à rechercher dans ce contexte une aide médicale. » Ceci serait dû à un stress ou une souffrance psychologique5,6.

 

La notion de « troubles somatoformes » naquit dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder de l'American Psychiatric Association (DSM III) en 1980. Les troubles somatoformes sont caractérisés par la présence de symptômes physiques suggérant l'existence d'une maladie somatique, l'absence d'une lésion organique ou d'un mécanisme physiopathologique défini, à la base d'une souffrance cliniquement significative et/ou d'un dysfonctionnement social, et pour lesquels il existe de fortes présomptions que les symptômes soient liés à des facteurs psychologiques.

Depuis, les troubles somatoformes ont été répertoriés dans les manuels de diagnostic et de classification nosologiques des maladies psychiatriques, c'est à dire la quatrième édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM IV) de 19947 et la dixième révision de la Classification Internationale des Maladies (CIM-10) de l'Organisation Mondiale de la Santé8 (l’OMS).

Dans la CIM-10, les directives pour le diagnostic de la « somatisation » reposent les éléments suivants :

  • des antécédents de plaintes somatiques multiples et variables pendant au moins deux ans, ne pouvant être expliquées par un trouble somatique identifiable ;
  • un refus persistant d'accepter les conclusions des médecins concernant l'absence de toute cause organique ;
  • une perturbation du comportement et une altération du fonctionnement social et familial.
    Le DSM IV et la CIM-10 définissent la somatisation comme un trouble qui ne peut en rien être expliqué. Cependant, il existerait un lien réciproque entre le corps et l'esprit qu'il reste à déterminer.

 

1.1.2. Epidémiologie

Il est difficile d'effectuer une investigation épidémiologique des troubles pyschosomatiques pour plusieurs raisons dont la première est le manque de définition et la difficulté qu'il y a à distinguer les troubles somatiques. Pour avoir des données, la meilleure solution consiste à étudier les distributions des symptômes connus comme étant associés à des troubles psychosomatiques et à rechercher les liens qu'ils pourraient avoir avec des facteurs démographiques et sociaux9.

En épidémiologie, la prévalence retrouvée est :

  • 11 à 300 pour 100 000 ;
  • 1 à 3% des consultations en santé mentale ;
  • 41% des personnes hospitalisées en neurologie ou neurochirurgie contre 12% en psychiatrie10 ;
  • 0,04% chez l'enfant;
  • tel qu'il est défini dans le DSM-IV, le « trouble somatisation » est très rare, puisqu'il concerne 0,05-0,6 % de la population.
     

Concernant le sexe ratio, ce sont essentiellement les femmes qui sont touchées par les troubles psychosomatiques. Ces troubles touchent rarement l'homme et si c'est le cas ils sont associés à des accidents professionnels et militaires.

  • 60 à 78,8% des troubles moteurs présentés par des femmes sont psychosomatiques11, 12;
  • D'après une étude de Bowman en 1993 et de Rosembaum en 2000, 80 à 92% des pseudo crises convulsives seraient d'origine psychosomatique.

 

1.1.3 Etiologies des troubles psychosomatiques

La naissance de troubles psychosomatiques résulte de la combinaison de plusieurs facteurs comme des facteurs biologiques, psychiques et sociaux. Les facteurs psychosociaux semblent se trouver au premier plan. Toutefois, une part de prédisposition génétique serait également en discussion.

1.1.3.1 Facteurs psychosociaux

Il est important de considérer les facteurs psychosociaux pour la compréhension d'un trouble. Egalement appelés « yellow flags », ils ont été définis comme des facteurs d’invalidité et de passage à la chronicité à long terme13. Ce sont des indicateurs psychosociaux suggérant un risque accru de progression à long terme de détresse, de handicap et de douleur. Les drapeaux jaunes ont été conçus pour une utilisation dans la lombalgie aiguë mais en principe, ils peuvent être appliqués plus largement afin d'évaluer la probabilité d'apparition de problèmes persistants face à une douleur.

Ces facteurs psychosociaux font référence aux émotions, aux comportements ainsi qu'aux croyances du patient14.

Dans la littérature, les notions de « blue » et « black flags » sont également développées14.

Les « blue flags » sont tirés de la littérature sur le stress qui se rapportent à l'auto perception des difficultés au travail et sont souvent associées de façon plus élevée aux symptômes, à la maladie. Ils peuvent retarder le rétablissement et mettre un obstacle à la récupération. Ces perceptions peuvent varier chez les travailleurs au sein du même environnement :

  • forte demande / faible niveau de contrôle des tâches ;
  • mauvaise gestion ;
  • contrainte de temps ;
  • manque de satisfaction au travail ;
  • faible soutien social des collègues14.

 

Les « blacks flags » concernent les conditions de prestations d'emploi et les droits des travailleurs. Ils ne sont pas conséquence de la perception de soi. Ils affectent tous les travailleurs de manière égale et comprennent :

  • pourcentage de paie ;
  • bénéfice ;
  • sécurité sociale ;
  • mutuelle ;
  • accès à des services privilégiés14.

 

1.1.3.2 Le stress

Le stress est, selon les auteurs, considéré comme faisant ou non partie des troubles psychosomatiques. Le concept de stress précise que le sujet est en équilibre avec son milieu, selon des capacités d’adaptation variables en fonction des individus. Il est la réponse d'origine physiologie et/ou psychologique de l'organisme à une sollicitation extérieure ou intérieure.

En psychologie,le stress normal représente un apprentissage positif alors que le stress pathologique correspond à une rupture d’équilibre entre le sujet et son milieu et aboutit à une désadaptation à l'origine de pathologies.

Dans son livre « Stress sans détresse », Selye souligne le rôle important des facteurs psychologiques impliqués dans les causes et les conséquences du stress15.

D'après Cannon, le stress est dû à des facteurs qui perturbent l'homéostasie du corps. Pour lui, le stress est une tension mentale ou corporelle16.

 

1.1.1.1 L'émotion

La notion d'émotion fut développée grâce aux premiers travaux sur l’émotion de Darwin, publiés en 1872 dans son livre « The expression of the Emotions in Mans and Animals »18.

L’émotion est une notion floue, difficilement définissable car elle est idiosyncrasique, c'est-à-dire propre à chaque individu. Selon Darwin en 1879, l'émotion est une faculté d’adaptation et de survie de l’organisme vivant, elle est innée, universelle et communicative. Des études en neurobiologie, notamment celle de O'Regan en 2003, ont démontré que les émotions sont un mélange de plusieurs facteurs biochimiques, socioculturels et neurologiques.

Mais ce n'est qu'en 1920 que Cannon intégrera le système nerveux au centre des émotions et décrira le fonctionnement physiologique de l'émotion en 192719. Selon la théorie de Cannon-Bard, l’émotion serait un phénomène cognitif et c'est l'activation physiologique qui la déterminerait. Dans la théorie de Stanley Schacher et Jérome Singer (1975), l’émotion est interprétée en fonction des conditions environnementales.

En neuro-anatomie, le système limbique est impliqué dans les émotions20, mais aussi dans l'olfaction, l'apprentissage et la mémoire.

 

1.1.2 Les troubles psychosomatiques

Les troubles psychosomatiques intéressent les phases spécifiques du fonctionnement psychobiologique. Au cours de ces phases, les évènements du milieu intérieur comme extérieur entraînent des processus cérébraux qui vont activer le système neuro endocrinien et ainsi provoquer des changements dans l'état fonctionnel des organes « cibles » et des systèmes moteurs. Le trouble psychosomatique peut être décrit comme une série de processus d'interaction entre le cerveau et le corps8.

 

1.2 Problématique

Le diagnostic de trouble psychosomatique est quelque part très réducteur et souvent nommé en cas d'échec de recherche étiologique. Il est donc nécessaire de comprendre la pathologie psychosomatique du point de vue de sa définition mais surtout du point de vue physiologique afin de comprendre son mécanisme d'application sur le corps.

L'ostéopathie a toujours intégré l'aspect psychique dans les piliers de la santé: structure, alimentation, psychisme décrits par LittleJohn22. La pratique ostéopathique permettrait au patient de retrouver la pleine possession de son potentiel physiologique et psychologique23.

Par conséquent, une fois la physiologie comprise, il sera nécessaire de rechercher si les champs de compétences de l'ostéopathie peuvent s'appliquer à ce trouble.

Compte tenu des données récentes sur la psychosomatique et des liens physiologiques, nous nous sommes interrogés sur l’importance de la connaissance physiologique des troubles psychosomatiques et l’importance du rôle de l’ostéopathe dans la thérapie de ces troubles.

 

L’ostéopathie peut-elle faire partie de la prise en charge pluridisciplinaire d'un trouble psychosomatique?

 

A l’heure actuelle aucun article ne répond à cette question, nous avons donc décidés d’étudier la physiologie des différents systèmes et de tenter de répondre à la problématique en établissant des liens ostéopathiques.

1.3 Justification du schéma d'étude / Intérêt ostéopathique

Le but de ce mémoire est de montrer la place de l'ostéopathie dans la prise en charge des troubles dits psychosomatiques en se basant sur l'étude de leurs physiologies endocrinienne, neurologique, cardiovasculaire ainsi qu’immunitaire.

Le premier intérêt est d'expliquer les mécanismes physiologiques du trouble psychosomatique. En conséquence, ce mémoire a un intérêt pédagogique ; il est nécessaire que les praticiens connaissent ce trouble, son fonctionnement, son application sur le corps de même que sa prise en charge en raison de la proportion de personnes concernées.

Cette connaissance permettrait d'y voir l’éventuel intérêt d’une prise en charge ostéopathique. L'intérêt est donc particulièrement clinique, ce travail pourrait permettre d'améliorer la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychosomatiques en incorporant l'ostéopathie à leur traitement. Nombreuses sont les fois où les médecins ont prononcé la célèbre phrase « c'est psychosomatique! » sans donner de traitement autre qu'un suivi psychologique. Une prise en charge pluridisciplinaire incluant l’ostéopathie pourrait améliorer ces troubles...

 

2. Méthode et matériel

Afin de répondre à une méthodologie universitaire rigoureuse et de constituer ce mémoire, les informations du département mémoire du CEESO ont été utilisées. Les données issues des mémoires exposés à la bibliothèque du CEESO ont également été consultées.

Cette étude a été validée par le comité éthique du CEESO.

2.1 Bases de données utilisées

  • Pubmed / Mesh
  • Science Direct
  • Ostmed
  • Psycinfo

 

2.2 Sites de littérature en médecine manuelle

  • Journal of the American Osteopathic Association (JAOA)
  • The spine journal
  • Manual Therapy

 

2.3 Moteur de recherche

  • Googlescholar

 

2.4 Sites officiels

  • Haute Autorité de Santé (HAS)
  • Organisation mondiale de la santé (OMS)
  • International Association for the Study of Pain (IASP)

 

2.5 Mots clefs

  • « Psychosomatic »
  • « Psychosomatic AND physiology »
  • « Psychosomatic AND osteopathy »
  • « Psychosomatic AND manual therapy »
  • « Psychosomatic AND etiology »
  • « Psychosomatic AND neurophysiology »
  • « Psychosomatic AND endocrinophysiology »

 

2.6 Méthode de sélection des articles

La méthodologie de sélection des articles s'est faite de la manière décrite par l' Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES) 24.

Dans un premier temps, la sélection s'est faite grâce aux mots clefs, puis l'utilisation de filtres a permis d'affiner la recherche. Ce n'est qu'après la lecture des titres de ces documents qu'ont été sélectionnés les articles les plus pertinents pour ce mémoire en fonction du nombre de mots clefs présents.

Dans un deuxième temps, la lecture des résumés des articles a permis de savoir s'il était réellement possible de tirer des informations ou des définitions de ceux-ci.

Ensuite, afin de repérer la présence ou non d'informations nécessaires à la réalisation de ce sujet, les articles ont été lus en intégralité.

 

2.7 Critères

2.7.1 Critères d’inclusion

Les articles retenus sont :

  • les articles dont la problématique et le contenu sont en rapport avec les troubles psychosomatiques ;
  • les articles présentant des résultats significatifs et/ou des information(s) nouvelle(s) et utile(s) pour la revue de littérature ;
  • les articles qui apportent une réponse à la problématique de départ ;
  • les articles présentant des information(s) nouvelle(s) et/ou utile(s) à la lecture de la conclusion.

 

2.7.2 Critères de non-inclusion

Les articles qui n'ont pas été retenus sont :

  • les articles qui ne traitaient pas du sujet ;
  • les articles traitant uniquement des troubles du sommeil, du stress post-traumatique, de la dépression.

 

2.7.3 Critères d'exclusion

Les articles qui on été exclus sont :

  • les articles qui ne sont pas en relation avec les troubles psychosomatiques ;
  • les articles ne traitant pas de l'Homme ;
  • les articles n'existant pas en anglais ou français ;
  • les articles antérieurs à 2003 (de plus de 10 ans).

 

2.8 Grille de lecture

Pour cette étude, une grille de lecture des revues de synthèse proposée par l'ANAES dans le Guide d'analyse de la littérature et gradation des recommandations a été choisie24. La grille sélectionnée répond à 11 critères.

 

3. Résultats

3.1 Présentation des résultats

L'utilisation des différents mots clefs dans les principales bases de données a permis de trouver un nombre important d'articles.

Au total, 72282 articles ont été trouvés grâce aux bases de données. Après filtre, c'est-à-dire après avoir intégré dans notre recherche les critères d'inclusion et d'exclusion, nous avons obtenu une recherche de 6196 articles. Un grand nombre d'articles (6175 articles) ont été éliminés après lecture du titre qui ne correspondait pas au sujet, pour d'autres c'est la lecture de l'abstract qui nous a permis de les éliminer.

A la fin de cette étape, seuls 21 articles semblaient correspondre au sujet. 2 ont été retirés en raison de leur inaccessibilité à la Bibliothèque Inter Universitaire de Santé (BIUM).

Ces 19 articles ont été lus en intégralité, 9 ont été exclus de la sélection car le contenu de l'article et la problématique ne répondaient pas au sujet ou que trop partiellement. Ainsi à la fin des étapes, 10 articles faisaient partis de la sélection finale.

 

3.2 Evaluation des articles

La grille de lecture décrite précédemment a établit 11 critères qui permettent une évaluation pertinente des articles obtenus.

L'évaluation des articles étudiés permet de juger de leur puissance.Neuf articles sur dix totalisent au moins la moitié des critères requis, néanmoins seuls quatre totalisent plus des 2/3 des critères requis.

La méthode d'analyse révèle des résultats satisfaisants pour six critères (A=90%, B=100%, H=100%, I=100%, J=100%, K=100%). Ces critères correspondent à la mise en évidence des objectifs, aux résultats et à l'applicabilité clinique. En revanche, pour les critères concernant les critères d'inclusion et d'exclusion (C=40% et D=10%) ainsi que ceux concernant la méthode d'analyse (F=30% et G=20%), les résultats sont très insatisfaisants.

 

4. Discussion

4.1 Analyse des résultats

Afin de montrer le lien physiologique existant entre le corps et l’esprit dans les maladies psychosomatiques et ainsi d’exposer la place de l’ostéopathie, nous nous intéresserons, dans un premier temps, aux principaux systèmes du corps. Dans un second temps, nous tenterons d’y corréler les particularités de la prise en charge ostéopathique et l’intérêt qui en découle.

 

4.2 « Les systèmes »

Dès la naissance, l’individu est doté d’une prédisposition génétique36 à certaines pathologies qui se développeront si la personne est soumise à un stress sévère ou chronique26, 37, 38.

De nombreux facteurs contribuent à la santé et, dans le développement de l’enfant, les premiers soins sont très importants pour l’éveil psychologique. Ceci va déterminer le type de réponse que l’individu aura face à un stress au long court. Ainsi, cette étape pendant l’enfance aura un effet protecteur ou dévastateur sur le développement de pathologies mentales ou physiques à l’âge adulte26, 34, 49.

Le rôle premier des systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire est de maintenir une homéostasie dynamique entre les cellules, fluides et tissus du corps. Une perturbation de cet équilibre peut altérer la capacité du corps à s’adapter et à s’auto réguler27.

L’étude de la physiologie permet de comprendre comment un stress ou encore une émotion peut se répercuter sur le corps.

 

4.2.1 Système neuro hormonal

L’avancée de la neuroscience a permis de nouvelles découvertes et a ainsi relancer son intérêt dans la médecine psychosomatique29. La compréhension des systèmes nerveux autonome, immunitaire et endocrinien a mis en évidence des marqueurs prédisposants à certaines pathologies rendant plus facile la mise en place d’études28.

 

4.2.1.1 Système limbique

Les cortex pré frontal et fronto orbitaire, l’amygdale et l’insula jouent un rôle central dans la régulation des émotions mais également dans la pathogénèse des troubles psychiatriques28. Il semblerait également, qu’en raison de ses connections, le système limbique ait un rôle dans la régulation auto immune, endocrinienne et du système nerveux autonome28. Le cortex orbito frontal est la structure la plus importante, car elle est la seule structure du cerveau à avoir des connections avec presque toutes les régions du cerveau26.

 

Une perturbation de ce système peut être causée ou entretenue par des dysfonctions des structures alentours comme le frontal, le sphénoïde et l’occiput. Selon Magoun, le sphénoïde et l’occiput sont les chefs d’orchestre de la mobilité crânienne40. En effet, le sphénoïde dirige tous les mouvements de la sphère antérieure du crâne (les os de la face, le frontal, l’ethmoïde et le vomer) tandis que l’occiput régit la sphère postéro latérale (pariétaux, temporaux, mandibule, os hyoïde et sacrum)40. Par conséquent, le travail sur la synchondrose sphéno basilaire (SSB) aura des répercussions également sur tous les os du crâne et donc sur les structures contenues dans la boîte crânienne. Par exemple, dans la mesure où le frontal est en lien avec le cortex pré frontal et le cortex fronto-orbitaire, nous pouvons supposer qu’un travail sur le frontal, directement ou par l’intermédiaire de la SSB, aura une influence sur le cortex limbique puisqu’en permettant une meilleure mobilité des structures environnantes, il semblerait que la fonction soit améliorer.

 

Le concept crânien décrit selon Magoun40 parle de techniques sur les sinus qui auraient une action sur le système limbique. En effet, le fait de favoriser la vascularisation de la tête que ce soit par l’apport artériel ou par le drainage veineux, permet une meilleure oxygénation des tissus et donc une meilleure information de ces éléments, par conséquent leur fonction en serait améliorer :

  • Le cercle artériel du cerveau et les autres troncs cérébraux sont très proches de la coupe crânienne. Travailler la bonne mobilité des os du crâne devrait avoir un effet sur la vascularisation artérielle du crâne40. Il est également décrit que la clavicule joue un rôle important dans la circulation artérielle puisqu’elle est en avant de l’artère sub clavière elle-même à l’origine des artères carotides et donc des artères cérébrales. Ainsi, une normalisation de l’orifice supérieur du thorax et un travail sur la loge viscérale du cou pourraient améliorer l’apport en oxygène et en nutriments dans les tissus pouvant ainsi favoriser un bon fonctionnement des organes.

 

  • Le drainage sur les sinus pourrait améliorer la vascularisation car un bon drainage veineux améliore l’apport artériel. Or une meilleure oxygénation des tissus, améliore la fonction des organes, selon cette idée le drainage des sinus pourrait avoir une influence sur le système limbique. Avant de commencer le drainage veineux, il est important de vérifier les structures anatomiques sous jacentes en relation avec les troncs collecteurs, le complexe occiput atlas axis (OAA), les muscles sub occipitaux, les cervicales, la loge viscérale du cou, l’orifice supérieur du thorax, la cage thoracique et les médiastins. Une fois fait, la sortie des sinus doit être libérée. Le drainage consiste à travailler dans l’ordre les sinus transverse, occipital postérieur, droit, sagittal supérieur et enfin le sinus caverneux. Bien entendu, il est nécessaire d’investiguer les os en rapport et notamment l’occiput puisque 95% du drainage veineux du crâne passe par le foramen jugulaire40.

    De nombreux centres supérieurs se sont développés à partir du système limbique, de ce fait la partie du cerveau où siègent les émotions joue un rôle clé dans l’architecture neuronale.

 

4.2.1.2 L’hypothalamus et ses connections

L’hypothalamus constitue l’étage inférieur et le plancher du diencéphale avec le chiasma optique. Il est formé de plusieurs aires régies par des noyaux distincts fonctionnellement30.

Le rôle de l’hypothalamus est la régulation suprême du système nerveux végétatif, or il joue aussi un rôle avec le système endocrinien de part ses connections41. Ils régulent les performances des organes, la chaleur corporelle, la réserve d’eau, la circulation, la respiration de même que le rythme nycthéméral. Les centres hypothalamiques assurent le contrôle des fonctions vitales telles que l’alimentation, le transit gastro-intestinal, la défécation, la reproduction, les fonctions cognitives numériques et comportementales… Ceci est permis par les besoins corporels tels que la faim, soif, libido et il a été mis en évidence que ce contrôle était perturbé dans les troubles affectifs30, 42, 43, 44, 45. Par conséquent, ces instincts de conservation sont accompagnés d’une composante affective : sensation de plaisir ou de déplaisir. Ainsi les stimulations hypothalamiques jouent un rôle important dans la réalisation des émotions.

Les connexions de l’hypothalamus expliquent comment. En effet, ce dernier est relié à un grand nombre de structures de la boîte crânienne comme le cortex limbique, le thalamus, le cortex frontal. Ces connexions sont représentées dans l’annexe II41.
 

Lorsqu’il est stimulé, l’hypothalamus déclenche des réactions végétatives de deux sortes : celles impliquées dans la régénération et le métabolisme et celles impliquées dans l’accomplissement et l’augmentation des performances dans les relations avec l’environnement. La visualisation de ces réactions peut s’observer dans l’annexe III41.

Deux circuits limbiques sont responsables de l’activation du système nerveux : le système tegmentale ventrale pour le sympathique et le système latéral pour le parasympathique46.

En cas de stress sévère, ces deux circuits sont suractivés. Une atteinte du circuit inhibiteur conduira à une dominance sympathique ce qui entrainera une sensibilité à la moindre régulation et ainsi à l’externisation des pathologies psychologiques46, 47.
 

Dans son article30, Stéphanie Schindler et al regroupent les modifications des régions hypothalamiques chez le vivant et en post-mortem, ainsi que chez le bipolaire et le dépressif.

Swaab, Bao et al ont montré que dans les troubles affectifs, l’hypothalamus est modifié tant dans sa micro structure que dans sa fonction30, 48, 49, 50, 51. Une diminution similaire du volume hypophysaire a été retrouvée chez le bipolaire et chez le dépressif30. Dans la mesure où beaucoup de troubles partagent la clinique de la dépression, la réduction de volume hypothalamique pourrait être observée dans ces autres troubles30.

Il semblerait que des différences structurelles s’observent chez le patient dépressif et bipolaire : en effet une augmentation du volume d’un sous noyau hypothalamique (le SON) est observée chez le dépressif mais pas chez le bipolaire. Chez les patients bipolaires, l’hypothalamus est augmenté de volume par rapport à la normale in vivo et diminué en post-mortem30.

Néanmoins, les conclusions fournies dans l’article de Schindler doivent être nuancées en raison de la faible qualité méthodologique des études, de l’absence d’interprétation des données et également de la taille réduite des échantillons des différentes populations30.
 

L’axe hypothalamo hypophysaire joue un rôle très important dans la régulation du stress32.

En cas de stress, le CRF (facteur de libération de corticotropine) est libéré par l’hypothalamus et est transporté à l’antéhypophyse. Ceci va générer la sécrétion d’ACTH (hormone corticotrope) qui entrainera la synthèse et sécrétion de glucocorticoïdes. Un système de rétro contrôle sur l’hypothalamus, l’hypophyse et l’hippocampe agit sur la sécretion de glucocorticoïdes et régule le stress27, 30, 32. Ce rétro contrôle négatif est essentiel à la régulation de l’axe hypothalamo-hypophysaire et du stress32, 52, 53.

Katja Wingenfeld a mis en évidence que le taux de CRF est très nettement augmenté chez les patients souffrants de trouble dépressif majeur, comme chez les personnes atteintes de syndrome de stress post-traumatique même si le niveau d’altération de l’axe hypothalamo hypophysaire est différent32. Un taux de cortisol élevé est retrouvé chez les dépressifs27, 54, 55, 56. Il suppose, en outre, que les débuts stressants de la vie entraînent une sensibilisation du système nerveux central, la variation de CRF dépendrait également des circonstances de la vie qui surviendraient plus tard, des traumatismes, des ressources de l’individu et des facteurs génétiques33. En vue de compléter ces informations, d’autres études pharmacologiques et des recherches basées sur la prise en charge par la psychothérapie sont nécessaires32, 57.

Il semblerait que le stress ait des effets dommageables sur le cerveau, notamment sur l’hippocampe qui est riche en glucocorticoïdes32. La régulation du cortisol a des effets viscéraux et cognitifs qui sont impliqués dans le mécanisme de réponse à un stress et peut affecter l’appétit, l’humeur, les rythmes biologiques et le comportement face à un stress30.

En cas d’infection ou de stress, un taux élevé de cortisol contribue à un mauvais glucose chez les patients diabétiques en augmentant la glucogénèse et la résistance à l’insuline27, 58, 59. De plus, une élévation chronique du taux de cortisol est associé au développement de neuropathie diabétique27, 60. La CTRH inhibe la sécrétion d’acide gastrique et accélère le transit tout en stimulant l’activité du colon. C’est ce mécanisme qui est impliqué dans le syndrome du colon irritable27.

Stetler et Miller, en 2011, confirmèrent que dans la dépression plusieurs données indiquent une hyperactivité de l’axe hypophysaire30, 61. Par conséquent une hyperactivité de l’axe hypothalamo-hypophysaire peut se produire en cas de stress physique, psychique ou émotionnel de grande ampleur ou de longue durée27, 34. L’hyperactivité de l’axe provoque une inhibition de la production de l’hormone de croissance réversible à condition que l’enfant soit retiré de l’environnement négatif27, 62. Une stimulation chronique de l’axe induit de multiples réponses physiopathologiques via l’activation du système nerveux sympathique : augmentation de l’activité autonomique de l’insulino résistance, réponse inflammatoire élevé, activation plaquettaire, effets somatiques31, 63…

 

Ainsi, des troubles psychiques peuvent provoquer des douleurs et réciproquement. En effet, les patients souffrants de douleur chronique vont développer plusieurs des critères cliniques de la dépression27, 54, 55.

 

Les patients atteints de syndrome de stress post-traumatique souffrent d’un déficit de mémoire déclarative32, 64, 65, 66 et une diminution du volume de l’hippocampe a été mise en évidence chez eux32, 67, 68, 69. Cette modification de l’hippocampe serait principalement due à des évènements stressants de début de vie32, 70, 71. Les modifications des différentes structures du cerveau retrouvées dans les troubles de la personnalité borderline ont été synthétisées et sont visualisables dans l’annexe IV32.

Il a aussi été démontré par différents auteurs que le trouble de personnalité « border line » provoquait des modifications du métabolisme au niveau des différentes structures du cerveau32 ; les résultats sont mis en évidence dans un tableau placé en annexe V.

Herpertz et al ont comparé la réponse neuronale chez des individus atteints de troubles de personnalité « borderline » face auxquels des images émotionnelles étaient présentées32, 72. Une augmentation de la réponse de l’amygdale lors de la présentation d’images négatives a été mise en évidence32, 73.

 

D’autres études dont les résultats ont été synthétisés dans un tableau visualisable en annexe VI, montrent la réponse de différentes structures du cerveau dans le cas de trouble de la personnalité « border line »32. La recherche sur la mémoire autobiographique a montré que dans ce type de personnalité certaines structures du cerveau étaient perturbées : amygdale, aires pré frontales et les autres structures limbiques en hyperactivité32. Cette association fronto limbique joue, selon Schmahl et Bremner, un rôle crucial non seulement sur la réponse émotionnelle mais aussi sur son contrôle et son inhibition32, 72.

Ces résultats doivent être nuancer puisque selon les auteurs, les données contrôlées concernent l’âge, le sexe, le traitement des tissus, la médication mais malheureusement le rapport se limite à l’étude des caractéristiques sans interprétation. En outre, pour ces études présentées dans l’article de Wingenfeld, les limites ont été déterminées avec une méthode très approximative et pour certaines études l’échantillon est trop faible (n=6 pour l’étude de Herpertz et al)32.

 

Magoun explique que durant la phase inspiratoire, le système nerveux central se mobilise en étant synchrone avec la flexion de la symphyse sphéno-basilaire (SSB). Ils précisent que lors de ce mouvement, l’hypophyse s’élève et que ce mouvement est primordial pour la fonction de cette glande40. Nous pouvons alors supposer que lorsque la flexion de la SSB ne se fait pas correctement, cela perturbe la fonction de l’hypophyse et donc celle de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Selon cette hypothèse, il sera nécessaire de rétablir une bonne mobilité de la SSB et donc d’investiguer cette suture, le sphénoïde, l’occiput mais aussi tous les éléments qui seraient susceptibles de générer une dysfonction de la SSB comme par exemple la tente du cervelet, la tente de l’hypophyse et également les autres os du crâne. En outre, ces auteurs affirment que si la selle turcique sur laquelle repose l’hypophyse est tirée d’un côté par les parties antérieures de la tente, le développement de l’hypophyse sera entravé, le métabolisme de croissance et le comportement seront dérangés40.

 

Pour les mêmes raisons que celles évoquées dans le cortex limbique, un travail des sinus permettrait d’améliorer la vascularisation de la tête et par conséquent de réinformer les tissus et d’améliorer leurs fonctions. Ainsi nous pouvons supposer que ce travail ait une influence sur l’axe hypothalamo-hypophysaire.

 

En outre, précédemment il a été évoqué qu’un dérèglement de l’axe hypothalamo-hypophysaire pouvait engendrer une sur-stimulation du système nerveux sympathique. Dans la prise en charge ostéopathique, il est important de restaurer un équilibre entre les systèmes sympathique et le parasympathique et pour ce faire, l’excitation ou l’inhibition d’un ou l’autre des systèmes est nécessaire :

  • le système sympathique est formé par un ensemble de ganglions en regard du rachis cervical et thoracique. Une manipulation des étages correspondants aux ganglions peut agir sur les fibres du système sympathique en les stimulant ou bien en les inhibant. Ainsi cela régulera les fonctions du système sympathique qui dépendent, selon Irvin Korr, des ordres provenant des centres supérieurs, de l’information sensitive et des modifications chimiques du sang74. Cependant, le rôle global du système sympathique est de mettre le corps en action ;

 

 

  • le système parasympathique s’occupe principalement de protéger l’environnement interne, il se charge de la nutrition, du réapprovisionnement des ressources épuisées sous la conduite du système sympathique lors d’une activité musculo-squelettique74. Les fibres nerveuses du système parasympathique proviennent des paires crâniennes III, VII, IX, X et des paires sacrées. Le nerf oculo-moteur III sort du crâne par la fissure orbitaire supérieure, pour le VII par le conduit auditif interne et pour le IX et X par le foramen jugulaire. Ainsi un travail sur les différents os du crâne en rapport avec ces fibres ainsi qu’un travail sur le sacrum permettrait d’avoir une action sur le système parasympathique en le stimulant. Dans la mesure où le parasympathique est responsable de l’approvisionnement des ressources, il faudrait d’abord travailler sur les fibres parasympathiques chez un patient fatigué puisqu‘une stimulation du système sympathique va utiliser le peu de réserves énergétiques restantes et ceci va majorer la fatigue de ce dernier. De plus, afin de réapprovisionner les réserves, le corps via le système parasympathique a besoin d’un minimum de réserve, il ne faut donc pas travailler sur le système sympathique en premier lieu à moins que ce soit dans le but de le ralentir. Dans les troubles psychosomatiques, la fatigue est un signe clinique retrouvé fréquemment, en effet, ces pathologies sont souvent chroniques et l’absence d’explications étiologiques augmente l’inquiétude du patient et par conséquent sa fatigue.

 

 

4.2.1.3 Dominance hémisphérique

La dominance hémisphérique joue un rôle important dans la détermination de la vulnérabilité d’un individu. C’est dans l’hémisphère droit que se font ressentir les émotions, tandis que l'hémisphère gauche est le site d'adaptation verbale26, 75, 76.

L’interaction entre les deux hémisphères est indispensable pour une bonne santé, les émotions naissant de l’hémisphère droit doivent être reconnues et traitées par l’hémisphère gauche26. En effet, il semblerait que les personnes dont l’intégration entre les deux hémisphères se fait correctement resteront en bonne santé alors que les autres auront tendance à développer des maladies physiques. De plus, ceux qui sont incapables de travailler avec leurs émotions auront tendance à développer des maladies psychiatriques46, 47, 77.

La figure n°4 ci-dessous résume la classification des maladies en fonction de la dominance hémisphérique et le type de contrôle autonome. De ce fait, ceux qui souffrent de maladies physiques peuvent bénéficier grandement d’une confrontation avec leurs émotions refoulées26.

 

 

Cependant, dans cette étude de nombreux biais sont présents. En effet, de nombreux sujets n’ont pas été abordés comme la régulation, la durée et le type de stress mais aussi le rythme circadien, certaines hormones et neurotransmetteurs. En outre, d’autres études cliniques sur la dominance hémisphérique et sur l’activation du système nerveux autonome sont nécessaires26.

 

1.1.1.1     Système cardio-vasculaire

L’une des plus grandes questions en médecine psychosomatique s’interroge sur le lien entre les troubles psychiatriques et les pathologies cardiaques28. Même si cette connexion est indiscutable, il n’est pas aisé de le démontrer.

L’intérêt est pourtant colossal car cela signifierait que la prise en charge des troubles psychiatriques mais également leur prévention réduirait le risque de pathologies médicales29. De plus, un tiers des américains, soit environ 80 millions, serait touché par des pathologies cardiaques et le coup s’élèverait à 431,8 billions de dollars en 2007, l’intérêt est donc également économique31, 78.

Claude Bernard disait que quand le cœur est affecté, il réagit sur le cerveau et ensuite ce dernier agit sur le cœur via le nerf vague, par conséquent il existe une action et réactions mutuelles des deux plus importants organes du corps humain33. En se basant sur de nombreuses études, Thayer et Lane mettent en évidence ce lien réciproque et les différentes régulations33 :

  1. l’inhibition ;
  2. la régulation physiologique ;
  3. la régulation émotionnelle ;
  4. la régulation cognitive41.

Cependant, l’absence de critique des données utilisées constitue un biais par conséquent les conclusions doivent être relativisées.

Doyle et al79 ont mis en évidence les aspects de la dépression les plus impliqués dans les pathologies cardiaques en se basant sur une échelle de la dépression28.

 

Les facteurs psychosociaux suivants sont associés au développement de maladies cardiovasculaires :

  • les états affectifs négatifs : dépression80, anxiété81, colère82, détresse, stress aigu et chronique32. Plus d’un cinquième des patients ayant subit un infarctus du myocarde souffriraient de dépression83. La comorbidité de ces troubles augmenterait les risques cardiovasculaires30. Grabe et al84 démontrèrent que l’alexythymie serait indépendamment un facteur de risque d’hypertension et d’athérosclérose28. Loponen et al85 mirent en évidence que des troubles du sommeil associés à un syndrome métabolique augmenteraient le risque de pathologies coronaires28 ;
  • les critères de personnalité : comportement et hostilité du type A, personnalité du type D31. Brydon et al86 cherchèrent comment un trait de personnalité hostile associé à un changement psychologique prédisposerait un individu à des maladies cardiaques. Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer ce lien, certains suggérèrent que l’activation sympathique et l’inflammation seraient responsables du lien entre ces deux éléments qui semblaient, de prime abord opposés28, 31. Les émotions « négatives » augmenteraient le risque de décès par maladie cardiovasculaire et la récurrence d’événements cardiaques31 ;
  • la structure sociale31 : Lett et al ont mis en évidence qu’un faible support social augmenterait de 1,5 à 2 fois le risque de maladie cardiovasculaire87 ;
  • le statut économique : Plusieurs études ont démontrées que les niveaux sociaux seraient liés aux problèmes cardiaques31, 88.

 

Un dysfonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophysaire serait associé à un risque élevé de décès par pathologies cardiaques31. En effet, le taux élevé de plaquettes joue un rôle dans la pathogénèse des maladies cardiaques en accélérant sa progression31, 89. Ce taux est également augmenté dans les cas de dépression par l’intermédiaire de la C-reactive protein (CRP) 31, 90, 91. De plus, l’inflammation jouerait aussi un rôle dans la progression des problèmes cardiaques31, 92. Elle serait dépendante de l’axe de même que de la dépression et des facteurs sociaux31, 93.

Malgré l’association des facteurs psychosociaux et des problèmes cardiovasculaires, les données indiquant qu’une diminution des facteurs psychosociaux améliorerait la survenue de maladies cardiovasculaires sont limitées.

 

Dans leur article, Lovallo et Guerin25 discutent de trois localisations au niveau desquelles les systèmes central et nerveux autonome pourraient augmenter la réaction physiologique. Ces mécanismes peuvent altérés les fonctions autonome et endocrinienne causant des pathologies cardiaques.

  • niveau 1 : Réactions émotionnelles et cognitives exagérées : La contribution émotionnelle et cognitive mène à des différences individuelles sur le plan de la réactivité25, 94 ;
  • niveau 2 : Réceptivité de l’hypothalamus et du tronc cérébral accrue ;
  • niveau 3 : Altération des tissus périphériques25.

Nul besoin de l’association de ces trois éléments pour déclencher une pathologie cardiaque, une altération d’un de ces mécanismes peut causer à lui seul la maladie25, 95, 96. Ces systèmes sont imbriqués ; par exemple le niveau 1 contribue aux biais de l’hypothalamus et du tronc cérébral mais aussi à la pathologie du tissu25.  Les auteurs stipulent que de nombreuses études sont nécessaires pour bien comprendre la physiopathologie des troubles cardiovasculaires.

Tout ceci est à la base des traitements puisqu’il semblerait que la prise en charge psychologique améliore le psychisme et la qualité de vie des patients cardiaques31.

Il est décrit qu’en ostéopathie, les techniques thoraciques peuvent avoir une influence  sur le système cardiovasculaire en agissant sur l’axe hypothalamo-hypophysaire et par conséquent également sur  le système nerveux autonome (SNA).

Une régulation du rythme cardiaque semble également être possible via les nerfs cardiaques. Ces derniers proviennent des fibres des nerfs spinaux de T1 à T4 formant le plexus cardiaque ainsi que de fibres des ganglions cervicaux et stellaires. Une manipulation vertébrale en regard de ces ganglions (C0-C1, C5-C6, C7-T1) permettrait une action neurologique sur la pompe cardiaque via le système sympathique. De plus, la manipulation de T4 située en regard du plexus cardiaque aurait une action sur le cœur pour les mêmes raisons. Le système sympathique étant responsable de l’augmentation de la fréquence cardiaque, de la conduction, de la contraction du myocarde ainsi que de son excitabilité, il est probable que ces manipulations calment ce système d’excitation du cœur. Il peut s’agir de manipulations structurelles ou encore fonctionnelles, ces techniques seront choisies en fonction de chaque patient et elles dépendront notamment des contre-indications que présenteront les patients.

Un cœur soumis à un rythme trop élevé peut créer, à long terme,  des dysfonctions des structures qui l’entourent.

Tout d’abord, un travail sur le péricarde par des techniques fonctionnelles tendrait à participer à la régulation de la pompe cardiaque. En effet, nous pouvons supposer qu’en cas de sur stimulation du système sympathique, le rythme cardiaque est augmenté et le myocarde va se contracter plus que la normale. Ceci risque de provoquer des restrictions tissulaires de l’enveloppe péricardique. Dans la mesure, où il n’est pas possible d’étirer le muscle cardiaque, il faudra lui donner une bonne liberté de mouvement en levant les dysfonctions du péricarde.

            Les ligaments du cœur97, peuvent être également en dysfonction puisqu’ils sont directement reliés au péricarde. Ces structures  jouant un rôle de maintien, elles auront tendance à souffrir si le myocarde travaille trop sur un long terme, ce qui est retrouvé fréquemment lors de pathologies d’ordre émotionnel. Il sera alors nécessaire d’investiguer voire de traiter par des techniques fonctionnelles ces moyens d’unions. Ceci améliorerait la mobilité et donc favoriserait la bonne fonction du cœur et aiderait ainsi le corps à s’adapter face à la sur stimulation de la contractilité cardiaque. Néanmoins il est très important de traiter efficacement ces attaches en raison des structures auxquelles elles sont rattachées. Il sera donc nécessaire de tester :

  • les vertèbres T2-T3-T4 en raison des ligaments vertébro-péricardiques ;
  • le sternum et par extension les côtes ;
  • l’œsophage, la trachée et donc la loge viscérale du cou ;
  • et également le diaphragme.

 

En effet, une dysfonction cardiaque pourra engendrer, par compensation, une dysfonction de ces structures. L’inverse est également vrai, alors face à un patient psychosomatique ayant déjà un système sympathique bien activé, il faudra s’assurer que des dysfonctions d’une autre étiologie soient rapidement levées afin qu’elles ne s’ajoutent pas aux difficultés d’un cœur déjà sur sollicité.

 

Toutefois, le système cardio vasculaire ne se résume pas qu’au cœur, il ne faut pas oublier les artères et les veines qui cheminent dans tout le corps. Travailler sur ce système permettrait de favoriser la circulation sanguine et ainsi l’oxygénation des tissus, l’apport en nutriments et également les défenses immunitaires avec la circulation des lymphocytes et des plaquettes.

  • Afin d’agir sur les artères, il est possible de redonner de la mobilité aux artères en travaillant leurs périphéries par exemple par un déroulement de fascia sur l’aorte abdominale. De plus, travailler sur les structures environnantes aux artères permet de diminuer les tensions sur celles-ci et génèrerait également un pompage. Ainsi il semblerait que nous ayons une action sur le flux en améliorant la circulation.
  • Pour le système veineux, le principe de libérer les tensions aux pourtours des veines est le même que pour les artères. Il est également possible de favoriser le retour veineux via des techniques de pompage ou encore de drainage. Par exemple, des techniques de pompage au niveau de la semelle de Lejars favorisent la remontée du sang des membres inférieurs vers le cœur, ainsi ceci participe au drainage du sang pauvre en oxygène et nutriments afin de laisser la place à un sang riche qui apportera aux tissus les éléments nécessaires à un bon fonctionnement. Dans le but de favoriser le retour veineux, les structures particulièrement riches en sang veineux doivent être investiguées. Ainsi, il sera nécessaire d’investiguer le foie, réservoir sanguin important, ainsi que les vertèbres qui lui sont liées (T7-T8-T9) en raison de l’existence possible d’un réflexe somato-viscéral. Une dysfonction du foie gênera le retour veineux via les veines sus hépatiques et également puisqu’à sa face postérieure se situe la veine cave inférieure. Nous pouvons supposer que la libération de ces différentes structures sera indispensable à un bon retour veineux et ainsi qu’à l’amélioration des fonctions des tissus drainés.

 

1.1.2      Système immunitaire

            Au début de la vie, le système immunitaire va être conditionné par les expériences et va maturer sous l’influence des hormones et des neurotransmetteurs. Le système immunitaire est sous la dépendance du système nerveux, c’est la neuroimmunostimulation34. Compte tenu du fait, que le système nerveux est étroitement lié au système neuromusculo squelettique, il semblerait qu’une dysfonction du système musculo squelettique pourrait être liée à une dysfonction immunitaire34. Irvin Korr se base sur cette hypothèse34, 98. Dans son article, Degabriele montre de manière théorique les interactions qui constituent l’individu et sa manière de compenser les perturbations ostéopathiques34 :

  • les interactions du système immunitaire : il existe des preuves anatomiques, physiologique, biochimique et pharmacologique montrant l’existence d’un lien entre les systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire34, 99, 100 ;
  • stress : quelque soit la nature de l’agent stressant, la réponse physiologique est non spécifique et consiste en une activation de l’axe hypothalamo-hypophysaire34, 101. Cette activation est associée à des conséquences immunitaires34, 102. Le stress est connu pour altérer les fonctions immunitaires en causant habituellement une immunosuppression susceptible de provoquer des maladies infectieuses chez le patient34 ;
  • interactions immuno-endocriniennes : Ces interactions peuvent avoir un impact sur le statut nutritionnel qui est impliqué dans l’autoimmunité. Le gradient endocrinien immunitaire répond aux facteurs de stress environnementaux influençant les processus métaboliques et il en résulte une fonction gastrointestinale anormale34, 103 ;
  • interactions immuno nerveuses : il existe une relation réciproque entre les neurotransmetteurs catécholamines et le système immunitaire. En effet, les stimuli immunitaires déclenchent la libération de catécholamines qui vont influencer la fonction immunitaire. De plus, le système immunitaire est capable de moduler la sensibilité adrénergique du cerveau34 ;
  • psychoneuroimmunology : La fonction immunitaire influence le comportement et inversement34, 104, 105. Le comportement dépend de la motivation liée au système limbique34, 106, 107. La relation maternelle dans l’enfance est très importante, en cas de séparation ou de privation, l’individu aura une tendance à l’immunosuppression et aux troubles comportementaux. Rompre les relations sociales peut mener à une dépression des cellules immunitaires et augmenter le taux de cortisol circulatoire34.

 

            A travers le système nerveux sympathique, l’hypothalamus influence le système immunitaire27, 34. En effet, les fibres sympathiques suivent les vaisseaux sanguins jusqu’aux organes lymphoïdes, ganglions lymphatiques, moelle osseuse, amygdale et lamina propria de l’intestin27. Ces fibres possèdent beaucoup de récepteurs noradrénergiques, ainsi, lorsque le locus ceruleus augmente sa sécrétion de noradrénaline face à un stimulus (par activation de l’antehypophyse), l’hypothalamus augmente l’activité sympathique et ces fibres vont relarguer de la noradrénaline. Par conséquent, le système immunitaire peut réagir rapidement à différents antigènes, néanmoins la réponse ne peut être maintenue. L’hypothalamus réagissant à plusieurs types de stimuli, la réponse immunitaire ne se limite pas au stress nociceptif mais il réagit aussi au stress émotionnel27.

 

Une hyperactivité de l’axe hypothalamo-hypophysaire interfère avec une activité immune normale. En effet, un taux élevé de l’hormone corticotrope (CTRH) entraine une immunosuppression chronique27, 54, 55 voire des réactions allergiques (asthme, eczéma, dermatite)27.

 

Enfin, Anderson et al ont mit en évidence que les facteurs de l’inflammation étaient considérablement accrus dans les cas de dépression29. En outre, ils sont accompagnés de symptômes végétatifs tels que la fatigue, des troubles cognitifs29, 108…  De la sorte, la somatisation s’explique par l’étude biologique ; néanmoins d’autres études sont nécessaires dans l’approche biologique des troubles psychosomatiques29.

 

Le massage produit différents effets incluant une baisse du niveau d’anxiété, du taux des hormones de stress (cortisol et noradrenaline) et une amélioration de l’humeur. Ceci est dû au résultat de l’altération d’un certain nombre de fonction comme le développement, la douleur, le stress, l’anxiété34… D’après Degabrièle, les effets d’une manipulation auraient tendance à augmenter l’activité du système parasympathique34 puisque la mobilisation des tissus engendre une stimulation du système neuroendocrinien avec libération de neurotransmetteurs, du système nerveux végétatif et donc du système immunitaire.

 

Si nous reprenons le principe selon lequel la circulation de la lymphe est influencée par la pression, les influx neuronaux de même que par les médiateurs humoraux ; nous pourrions, grâce à certaines techniques ostéopathiques, agir sur cette circulation lymphatique via des techniques de pompage et de drainage qui auront pour rôle d’améliorer cette circulation. Si le flux lymphatique n’est plus perturbé, il sera en mesure d’assurer pleinement ses fonctions de détoxification du corps, circulation des nutriments et des hormones et surtout d’effectuer son rôle immunitaire en transportant les globules blancs.

 

Ainsi, les techniques manuelles qui agissent sur le flux lymphatique semblent être capables de perturber le système immunitaire central ce qui créerait une compensation capable de maintenir le système en créant un meilleur niveau d’organisation et aiderait le corps dans son auto-régulation. En partant de ce principe, l’ostéopathie pourrait être en mesure d’avoir une répercussion sur les réseaux immunitaires et d’améliorer leur stabilité et leur efficacité34.

Il s’avère, cependant, que les conclusions sur les techniques manuelles exposées par Degabriele ne sont que des extrapolations des résultats de Degenhardt109. Afin de démontrer ces informations, d’autres recherches sont nécessaires et notamment des études cliniques qui montreraient l’efficacité des techniques manuelles sur des patients souffrant de problèmes immunitaires.

Néanmoins très récemment, le docteur Lisa Hodge a mis en évidence chez l’animal que les techniques de pompage lymphatique augmentent l’écoulement dans le canal thoracique et que cet écoulement est augmenté en lymphocytes110. Par conséquent, des techniques ostéopathiques à visée lymphatique pourraient favoriser l’immunité.

 

La rate étant le siège de la purification sanguine, responsable de la différenciation et prolifération des lymphocytes B et T et de la dégradation des cellules sanguines défectueuses, elle a donc un grand rôle dans le système immunitaire. Nous pouvons supposer que travailler la rate via des techniques de pompage, ligamentaires ou fonctionnelles aurait un effet sur le système immunitaire puisqu’en améliorant les structures attenantes à la rate, il est possible de favoriser la fonction de l’organe. Les structures en question sont l’estomac, le diaphragme,  l’angle colique gauche, le pancréas et le rein puisqu’elles sont en lien direct avec la rate. En outre, en raison de l’existence possible de réflexe somato-viscéral, il sera nécessaire d’investiguer les vertèbres thoraciques T7-T8-T9.

 

1.1.3      La douleur

Selon l’IASP (International Association for the Study of Pain), la douleur est une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou décrites en terme de telles lésions »111.

L’information nociceptive est véhiculée par différentes fibres (A, B) et emprunte cinq chemins ascendants pour rejoindre les hauts centres27, 112.

Les voies spino thalamique, cervico thalamique et spino réticulaire se terminent dans le thalamus et sont impliquées dans la perception de la douleur27.

La formation réticulée reçoit également des informations nociceptives. En raison de sa forte influence sur le système autonome et de ses liens avec le cortex, thalamus, hypothalamus, et tronc cérébral ; elle joue un rôle dans le contrôle viscéral, cardiovasculaire, respiratoire. C’est donc un acteur important du maintien de l’homéostasie27.

Grâce à cette structure, les informations nociceptives peuvent intervenir sur les sécrétions de neurotransmetteurs du locus ceruleus. Ce locus est responsable de la vigilance face à l’environnement. Appelé système d’inhibition comportemental, il est très sensible aux stimuli externes (visuels, acoustiques, somatiques et viscéraux)27.

 

Les noyaux thalamiques vont intégrer les informations et les relayer aux centres corticaux qui vont interpréter la douleur en se basant sur l’expérience et le contexte d’apparition du stimulus27, 112. Les aires du cerveau concernées par l’émotion et le contrôle autonomique ainsi que le système limbique jouent un rôle dans le processus d’intégration de la douleur27, 113, 114, 115. C’est pourquoi, la perception de la douleur a une composante émotionnelle et physiologique. Ces zones du cerveau sont altérées en cas de stimulation chronique  et il en résulte une perception modifiée du stimulus27.

En cas de douleur, un des deux mécanismes pour supprimer cette sensation est un mécanisme descendant de l’hypothalamus et du système limbique jusqu’à la corne dorsale. L’hypothalamus stimule la matière grise péri aqueducal autour du troisième ventricule et sécrète des endorphines et opioïdes qui agissent sur les cellules ayant des récepteurs à la sérotonine. Le second mécanisme se réfère à la théorie du gate control27. Comme expliqué  dans le système immunitaire, la stimulation du locus ceruleus va entrainer l’activation du système sympathique en libérant de la noradrénaline. En conséquence, l’hypothalamus régule le rythme cardiaque, la pression sanguine, la fonction gastro intestinale, la respiration et le tonus vasculaire27.

 

En suivant le principe que la douleur a une composante émotionnelle, la réactivation d’un point douloureux peut faire renaître l’émotion. Lors d’un traitement ostéopathique, un réveil du contexte lié à cette douleur est possible en raison de la mise en jeu des projections corticales. Le corps étant le support de l’émotion, le travail des zones du corps correspondant à la somatisation va permettre de faire ressurgir des pensées refoulées. Il sera alors nécessaire d’accompagner le patient tant sur le plan physique que psychique et ce même à l’issu du traitement. En effet, la verbalisation de cette nouvelle émotion permettra de faire diminuer la somatisation.

 

1.2       Apport de l’ostéopathie         

Dans sa prise en charge globale, l’ostéopathe se doit de décrypter le patient. Dans la mesure où 70% du langage est non verbal, l’observation avec l’analyse de la posture, l’étude des morphotypes prend déjà tout son sens pour la compréhension du patient.

 

En ostéopathie, la manière dont se construit la consultation a un effet positif sur le patient. Le principal argument est la durée, en effet, une étude de Carey montre que les consultations ostéopathiques seraient en moyenne plus longue que les consultations de médecine générale116. Ceci favorise le lien patient-praticien et offre une atmosphère moins stressante et plus calme que les consultations de médecine générale117. L’ostéopathe aura donc la possibilité d’investiguer l’état du patient y compris l’aspect psychologique via l’écoute et la compréhension du vécu du patient et de sa maladie118. Le récit du patient quant à son trouble va réactiver les réactions corporelles mises en causes facilitant ainsi la palpation tissulaire et la mise en évidence de dysfonctions.

 

Outre le temps de consultation, le contact physique plus présent en ostéopathie favorise ce lien de confiance. Selon Varlet, « les émotions sont des informations accessibles au toucher ostéopathique »119. C’est d’ailleurs pour cette raison que la notion de placebo est difficilement applicable dans la recherche ostéopathique. Le touché va donner les informations manquantes, celles refoulées.

Le touché, la mise en évidence de zones douloureuses va permettre de réactiver certaines zones du corps et ainsi permettre au patient de reprendre conscience de son corps.

 

De plus, Kuchera a supposé que la relation thérapeutique privilégiée entre l’ostéopathe et son patient pourrait agir sur le gyrus cingulaire. Comme évoqué précédemment, le gyrus cingulaire intervient dans l’expression et la perception des émotions et serait donc impliqué dans le phénomène d’auto-entretien de la symptomatologie118. Il semblerait que l’ostéopathe puisse agir sur cette structure par sa prise en charge (dialogue et/ou toucher par exemple).

 

Le rôle premier de l’ostéopathe est de connaître l’état global du patient. Il doit savoir réorienter si nécessaire. Parfois et il semblerait que ce soit le cas pour les troubles psychosomatiques, un traitement ostéopathique couplé à une prise en charge psychologique ou autre semble nécessaire puisqu’il est indispensable de traiter le corps et l’esprit.

La pratique ostéopathique a aussi pour principal but de favoriser la capacité d’autorégulation du corps. La correction tissulaire effectuée va agir via le tissu conjonctif et informera les capteurs du système somato sensoriel aux niveaux articulaire, musculaire, crânien et viscéral. Le traitement structurel ostéopathique génère une perturbation des structures venant d’être manipuler mais aussi du sous réseau susceptible de rééquilibrer tout le réseau34. Ainsi, l’ostéopathe se doit de connaître les conséquences des effets d’un traitement en envisageant quel sous réseau va être modifié, comment cela va se rependre aux autres réseaux34 et ainsi pouvoir faciliter au mieux le retour à l’homéostasie. Pour ce faire, il est nécessaire de prendre en compte l’état général du patient, sa vitalité, en fonction l’ostéopathe n’utilisera pas les mêmes techniques. Dans le cas de fatigue générale, il sera important d’augmenter les réserves énergétiques et donc travailler sur le système parasympathique. Ceci va permettre de recréer le lien entre corps et esprit.

 

Le praticien dispose d’un panel de techniques ostéopathiques : techniques viscérales, myo-fasciales, crâniennes et vertébrales. Elles sont répertoriées dans le Glossary of Osteopathic terminology120. La manipulation vertébrale aurait un bénéfice psychologique dû à la réduction de l’intensité des symptômes121. Ainsi, une réduction de la symptomatologie du patient rassurerait le patient et aurait donc un impact sur la sphère émotionnelle.

 

 

Le plus déroutant dans la phrase « c’est psychosomatique » est que le patient n’a pas de diagnostique, que rien n’explique ses symptômes. L’ostéopathie peut permettre d’apporter une réponse puisque chaque dysfonction entre dans un schéma dysfonctionnel, ainsi expliquer ce schéma au patient l’aide à visualiser et à comprendre ses symptômes et cela pourrait diminuer sa symptomatologie.  

 

1.1       Etude des biais

1.1.1      Biais de la recherche bibliographique

Pour réaliser ce mémoire, la recherche a été effectuée grâce à différentes bases de données.  Cependant, chaque base de données a son propre système et ainsi en raison de la complexité de leurs différentes utilisations, certains articles ont pu échappés à la sélection.

Par choix, la sélection a été réduite à un seul type d’article, la revue de la littérature, ce qui a considérablement réduit les informations. Néanmoins, le fait d’avoir un seul type d’articles et de les comparer entre eux augmente la puissance des résultats.

Le nombre très faible d’articles sélectionnés est dû principalement au choix de ne retenir que les articles postérieurs à 2002. De plus, le fait de ne choisir uniquement que des articles en français ou en anglais a réduit considérablement notre champ d’investigation tout comme les autres limites qui ont pu être établies.

 

Par conséquent, en raison de ces biais, les résultats sont à nuancer. Une étude limitant les biais méthodologiques permettrait d’obtenir un plus grand nombre d’articles, ce qui permettrait un meilleur niveau de preuve et une optimisation des résultats.

           

1.1.2      Biais des articles sélectionnés

L’étude portait sur la prise en charge ostéopathique des maladies psychosomatiques. Bien que beaucoup de troubles soient dits psychosomatiques, rares sont les écrits répondants à ce sujet. Dans la mesure où seulement 10 articles ont été sélectionnés, les résultats de cette étude sont à nuancer.

Le choix de se baser sur la physiologie a permis de partir de quelque chose de concret. En effet, le cerveau de l’être humain et le psychisme sont des vastes domaines encore trop méconnus. C’est pourquoi, il est difficile d’extrapoler ces résultats à chaque patient puisque chacun a un vécu, une histoire, des expériences différentes qui font que leur esprit et donc leur corps réagiront autrement.

La faible qualité des résultats obtenus s’explique par la faible qualité méthodologique des articles sélectionnés. En effet,  comme le montre le tableau 3, 4 des 11 critères révèlent des résultats très insatisfaisants avec C=40%, D=10%, F=30% et G=20%. Cependant, l’analyse des résultats tenant compte des biais méthodologiques et de sélection des articles apporte une démarche réflexive sur les maladies psychosomatiques dans leur prise en charge par l’ostéopathie.

 

Conclusion

Le but de ce mémoire était de présenter les troubles psychosomatiques en essayant de les comprendre grâce à leurs physiologies. D’autre part, le deuxième objectif était  de mettre en évidence la place de l’ostéopathie au sein d’une prise en charge pluridisciplinaire de ces troubles.

Pour ce faire, dix articles ont été sélectionnés et étudiés et ont permis de présenter les troubles psychosomatiques ainsi que leur physiologie mais également de montrer les intérêts ostéopathiques. Méconnus, les troubles psychosomatiques font l’objet de trop peu de recherche, en l’occurrence y compris en ostéopathie. La part importante de la population touchée, ainsi que le manque d’informations sur ce sujet, ont motivé le choix de cette revue de littérature. 

La génétique, les premiers soins post nataux, les expériences, les traumatismes et le stress sont des facteurs impliqués dans le développement des troubles psychosomatiques. Physiologiquement, la pathogénèse de ces troubles s’explique par la présence du système limbique chez l’homme. En effet, il est responsable des émotions et est en lien avec les systèmes immunitaires, nerveux, endocrinien via un grand nombre de connections et notamment celles qui le relient à l’axe hypothalamo-hypophysaire.

Différentes études ont mis en évidence des modifications anatomiques du volume de l’hippocampe et de l’hypothalamus chez les patients atteints de troubles psychiques.

De nombreux facteurs psychosociaux sont mis en cause dans le développement de pathologies cardiovasculaires comme les états affectifs négatifs, la personnalité, le statut économique et social. Cependant, le système cardiovasculaire tout comme les autres systèmes sont liés à une perturbation de la régulation de l’axe hypothalamo-hypophysaire lui même altéré par les informations du système limbique.

L’ostéopathe, de part la relation de soin qu’il peut avoir avec le patient, est à même d’écouter et de déceler les conflits que celui-ci peut ressentir. Il a pour rôle de le guider, voire de le réorienter vers d’autres praticiens. Mais avant tout son rôle est de redonner au corps sa capacité de s’auto réguler en prenant en compte le patient dans sa globalité.

Il peut ainsi agir sur différents éléments du corps une fois le schéma du patient compris. Dans la mesure où le complexe hypothalamo-hypophysaire est le principal touché, il est donc indispensable que l’ostéopathe travaille sur cet axe directement via des techniques crâniennes mais aussi sur ses répercussions comme sur l’équilibration du système nerveux entre le sympathique et parasympathique. L’approche globale de l’ostéopathe se doit d’investiguer la circulation sanguine qui est un point clef de cette profession, en effet un des grands principes est celui la loi de l’artère est suprême décrit par Still lui-même. Il est également nécessaire d’étudier les différentes sphères susceptibles d’être perturbé en fonction du trouble psychosomatique.

Dans la mesure où l’homéostasie est perturbée dans les troubles psychosomatiques, il semblerait que l’ostéopathie ait sa place dans la prise en charge de ces troubles.

Afin de compléter ce mémoire, d’autres études sont nécessaires notamment sur les implications du système digestif et respiratoire dans ces troubles. Des études cliniques permettraient de démontrer et ainsi de faire avancer la place de l’ostéopathie dans la prise en charge des troubles dits psychosomatiques.

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Marie Messager
Ostéopathe à Nandy, proche de Savigny le Temple
Seine et Marne 77


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